On peut être témoin de scènes dont le sens ne laisse pas de place au doute. Qu’il nous soit ainsi permis d’ériger les cas et les exemples en système et à conclure à une tendance de fond. Les dérives de certains partis politiques ne sont pas près de prendre fin. La désillusion continue. Le retour chaque fois à la case départ est un éternel recommencement. Leur crédibilité serait ainsi affectée par la dégringolade continue des valeurs et des principes politiques.
Ennahdha et ses alliés membres de la campagne «Citoyens contre le coup d’Etat» semblent revenir sur la décision de manifester aujourd’hui, dimanche 6 février, en soutien à Noureddine Bhiri et « aux détenus de force », et de rejeter « les violations des droits et libertés observées depuis le coup d’Etat de juillet ».
Cet appel à sortir dans la rue et à envahir l’avenue Habib-Bourguiba était destiné à contrecarrer la manifestation des organisations nationales, des associations et des partis politiques qui ont déjà appelé, depuis mercredi, tous les Tunisiens à participer à la commémoration de l’assassinat du martyr Chokri Belaïd à l’avenue Mohamed-V.
Certes, il y a des signes qu’il faut saisir et sur lesquels il faut attirer l’attention, notamment lorsqu’ils parviennent des parties qui ne semblent rater aucune occasion pour se lancer encore et encore dans une désespérante récupération politique.
Au fait, le mal est beaucoup plus profond qu’un supposé appel à manifester ou un désistement de dernière minute. Il touche aux racines d’un parti politique et des acteurs qui n’ont pas de projet et qui font de l’action politique quelque chose de désincarné, qui perd du sens, et qui n’est plus qu’un moyen de déchirement et de sabotage. Un moyen de subsistance. Le mouvement islamiste n’hésite d’ailleurs pas à accuser l’autorité en place d’être à l’origine « de la détérioration des conditions de vie des Tunisiens, de la hausse des prix, du retard dans le versement des salaires des employés du secteur public et de l’absence totale du gouvernement ».
L’on conclut que ce qui se disait à demi-mot par les plus avertis se confirme aujourd’hui: certains partis politiques, leur appareil et leurs hommes sont en train de souiller les causes nobles enclenchées par la Révolution. Les travers sont nombreux et désormais bien connus : incompétence et incrédibilité, et dans tous les cas de figure avilissement et déconsidération de ceux qui se revendiquent en tant que porte-drapeaux.
Même s’ils continuent à bénéficier d’un semblant bouche-à-oreille, et même s’ils croient encore que les Tunisiens leur sauront gré de leur présence et de leur intervention, ils font tout simplement scandale avec leur ego.
BRAHIM
6 février 2022 à 20:30
« incompétence et incrédibilité » : extraits de votre article dont je n’ai absolument rien retenu de consistant et d’éclairant. Ces deux mots s’appliquent aussi au maître de Carthage qui ne tardera pas à se pencher sur la liberté d’expression dont jouissent à la fois les médias et les citoyens…majoritairement assez naïfs devant la chose politique ! Il finira par restreindre ce 5ème pouvoir qui lui échappe et qu’il n’aime pas particulièrement.